Le médecin désigné comme expert judiciaire remplit sa mission en toute indépendance, impartialité et objectivité, dans la limite de ses compétences et qualifications professionnelles. Il s'en tient strictement à la mission qui lui est confiée.
Le médecin traitant ne fournit au patient, à l'attention du médecin désigné comme expert judiciaire, que les informations nécessaires à l'exécution de la mission judiciaire.
1. Généralités
Le médecin expert judiciaire est le médecin inscrit au registre national des experts judiciaires ou désigné par l'autorité judiciaire.
Il doit accomplir sa mission avec indépendance et objectivité ; ses conclusions médicales relèvent de sa seule conscience, comme il l'affirme sous serment. S'il estime ne pas disposer des compétences ou de l'impartialité nécessaires à l'accomplissement de sa mission, il doit la refuser. L'expert judiciaire est soumis à un code de déontologie spécifique.
Lorsque l'expertise a pour objet des actes qui nécessitent des compétences relevant de différentes professions ou domaines, sa scission entre plusieurs experts ou le recours par l'expert désigné à un sapiteur spécialisé s'impose.
Le spécialiste en médecine légale a une formation en médecine d'expertise.
La spécialisation en médecine d'assurance et expertise médicale comprend une formation spécifique de niveau universitaire qui porte notamment sur les règles déontologiques et éthiques en médecine d'assurance et expertise médicale. La plupart des titulaires de ce titre professionnel l'ont obtenu sur la base de droits acquis. Le Conseil national insiste pour que la formation des médecins qui choisissent cette spécialité comprenne effectivement une sensibilisation à la spécificité de la déontologie et de l'éthique de la médecine d'expertise, telle que prévue par le législateur.
La médecine d'expertise entrant dans le champ d'application de la loi relative aux droits du patient, celui-ci a le droit de consulter le dossier tenu par le médecin expert.
Dans le cadre d'une procédure civile, l'expertise est contradictoire, ce qui implique notamment que les parties ont la faculté de prendre connaissance de toute pièce déposée dans ce cadre.
Dans le cadre d'une procédure pénale, le droit de consultation du patient du dossier de l'expert peut être confronté au principe du secret de l'instruction et aux spécificités du droit répressif.
La Commission fédérale « Droits du patient » distingue les règles applicables à l'expertise en matière pénale en fonction des phases de la procédure pénale (information, instruction, jugement) et des intérêts en cause (action publique et intérêts civils) ; c'est au procureur du Roi ou au juge d'instruction, selon le cas en fonction du stade de la procédure, qu'il revient de permettre l'accès au dossier patient tenu par le médecin expert.
2. Avis du Conseil national
- Le secret médical du médecin interrogé par un assistant de justice (Avis CN 19 novembre 2022, a169026)
- Victime de violences policières illégitimes et rôle de l’attestation médicale en matière de preuve (Avis CN 20 novembre 2020, a168022)
- Application du principe de proportionnalité et de minimisation des données par le médecin expert judiciaire (Avis CN 20 mars 2021, a168006)
- Visioconférence durant l’expertise médicale judiciaire (Avis CN 20 mars 2021, a168005)
Collaboration entre la police, le ministère public et les hôpitaux - Principes déontologiques (Avis CN 27 juillet 2020, a167039)
Collaboration entre la police, le ministère public et les hôpitaux - Principes généraux (Avis CN 30 avril 2020, a167013)
- Accès aux données médicales d’une personne par le médecin chargé d’évaluer son état de santé (Avis CN 15 février 2020, a167002). Voir avis du 11 décembre 2021 (a168026)
- Désignation d'un psychologue comme expert unique dans un dossier judiciaire d'évaluation de l'atteinte à l'intégrité physique et psychique (AIPP) (Avis CN 15 septembre 2018, a162009)
- Tests osseux de détermination d'âge des mineurs étrangers non accompagnés (MENA) (Avis CN 14 octobre 2017, a159004)
- Présence de la personne dont l'état de santé fait l'objet de l'expertise lors de la discussion entre les médecins experts et conseils, dans le cadre d'une expertise médicale amiable ou judiciaire contradictoire (Avis CN 6 mai 2017, a157007)
- Présence d'un avocat lors d'une expertise psychiatrique médico-légale (Avis CN 6 mai 2017, a157010)
- Accès au dossier médical des mineurs étrangers non accompagnés (Avis CN 20 février 2016, a 152005)
- Projet, dans le cadre d'une expertise judiciaire, d'obtenir toutes les informations relatives au sinistre (Avis CN 7 février 2015, a148005)
- Désignation de médecins en qualité d'experts dans une procédure judiciaire (Avis CN 20 septembre 2014, a147008)
- Respect du secret professionnel par le médecin de l'administration de l'expertise médicale (Medex) dans le cadre d'une procédure en justice (Avis CN 22 mars 2014, a145010)
- Consultation par le patient de son dossier médical, établi par un médecin expert (Avis CN 26 juin 2010, a130028)
- Tests de détermination d'âge des mineurs étrangers non accompagnés (Avis CN 20 février 2010, a129015)
3. Dispositions légales
4. Informations - Documentations - Liens
5. Mots-clés
accès au dossier patient – dossier médical – dossier patient - expertise médicale – indépendance du médecin – médecine d’assurance – médecine d’expertise – médecine légale – relation de confiance médecin-patient – secret professionnel